(texte extrait de la vidéoconférence du 25 mars 2012)
Stefania Caterina (S.C.) : Nous vous saluons, très chers auditeurs ! Nous sommes de nouveau ensemble pour poursuivre notre discussion sur le thème que nous avons intitulé « Progresser dans la plénitude ». Nous l’avons divisé en plusieurs séances afin de vous donner un cadre plus large de ce qu’on nous a révélé à propos de la réunification en Christ. La séance d’aujourd’hui est consacrée au sacerdoce nouveau et au don de la vie, deux points essentiels pour tout le peuple de Dieu et pour chacun de nous, comme nous vous l’expliquerons. Ceux qui ont suivi les messages publiés sur ce site et qui ont lu les ouvrages savent très bien que Jésus a souvent abordé le thème du sacerdoce, tant le sacerdoce de tout le peuple que celui des bergers, à savoir le sacerdoce ministériel, en les définissant comme un élément fondamental pour le futur de son peuple. À ce propos, je vous signale tout particulièrement les messages de la fin de l’année 2010 et ceux de l’année 2011 intitulé « Vous êtes mon peuple saint » et « Le futur de mon peuple ». J’ai également parlé du sacerdoce dans les ouvrages « Au-delà de la Grande Barrière » et « Riscrivere la storia – Vol I Nel pensiero di Dio » (littéralement « Réécrire l’histoire – Vol I Dans la pensée de Dieu »). Aujourd’hui, nous souhaitons approfondir ce même sujet en partant de différents aspects qui sont très importants.
Tomislav Vlašić (T.V.) : Nous parlons du sacerdoce nouveau et nous souhaitons vous expliquer ce que signifie « nouveau ». La nouveauté consiste, avant tout, dans le fait de revenir au sacerdoce qui vit dans le cœur de Jésus et que ce dernier a imprimé dans les apôtres, et le vivre dans un chemin spirituel progressif. En ces temps présents, Jésus agit puissamment pour rapporter le sacerdoce au sacerdoce qu’il souhaitait, et pour éloigner toute ombre et tout empêchement du sacerdoce ; il met de côté tous les instruments qui font obstacle au processus de réunification en Christ. La nouveauté du sacerdoce, en ces temps présents, est également donnée par le fait que nous sommes à un tournant définitif en ce qui concerne la réunification de toutes choses en Christ. Cela demande un travail intérieur très intense pour appartenir à Jésus-Christ, et pour ôter toutes les zones sombres qui sont en nous. Vivre le sacerdoce signifie réunir en Christ non seulement notre vie mais également celle des autres, s’ils le souhaitent : avec notre aide, avec notre prière et avec notre don à Dieu, nous pouvons réunir en Christ nous-mêmes et notre prochain.
Le sacerdoce dont nous parlons est l’unique sacerdoce, celui de Jésus-Christ. Il agit dans le peuple de Dieu comme dans les ministres que Dieu a confirmés, et que le peuple a choisis pour un service déterminé. Dans les deux cas, il s’agit toujours de l’unique sacerdoce, celui du Christ. Tous les membres du peuple de Dieu apportent au Christ chaque chose afin que tout soit réuni en Christ. En ce qui concerne le sacerdoce ordinaire du peuple, j’ai expérimenté que rares sont les fidèles conscients d’être des prêtres du Christ, et ces quelques personnes ne savent que faire pour exercer ce sacerdoce.
Le chrétien trouve son identité dans le baptême. Au cours du baptême, par œuvre du Saint-Esprit et par la main du prêtre ministre, chaque chrétien est oint pour être prêtre, prophète et roi. Telle est l’identité de chaque membre de l’Église. Le baptême n’est donc pas qu’un simple rite qui marque l’appartenance à une religion ; le chrétien est baptisé pour devenir un membre vivant du Corps Mystique du Christ, et il s’unit au sacerdoce du Christ.
Chaque fidèle et tout le peuple sont appelés à accomplir le service sacerdotal avec le Christ. Que cela signifie-t-il ? Cela signifie que chacun de nous choisit de mourir à lui-même, à son égoïsme, au repli sur lui-même, et vit pour le Christ. Ainsi, en chacun de nous vit le Christ qui vainc la mort, le péché et l’enfer, et nous conduit au Père, nous soumet au Père. Nous ne pouvons rien faire si nous sommes seuls, c’est le sacerdoce du Christ qui nous introduit dans la vie de Dieu et nous présente au Père. Il doit y avoir de notre part une participation active ; nous ne pouvons rester indifférents et passifs, en attendant que quelque chose de miraculeux se passe au travers d’un rite. Nous devons participer à la vie du Christ. Par conséquent, l’exercice du sacerdoce de la part de tous les membres du peuple de Dieu implique le don à Jésus-Christ de sa propre vie ; cela implique que, quelle que soit la situation, nous restons fidèles à Jésus-Christ, nous vivons comme il vit, et nous lui permettons d’agir en nous. Ainsi, nous consentons à Jésus d’accomplir en nous son service sacerdotal auprès du Père, car Jésus est continuellement devant Dieu le Père pour nous présenter, il nous conduit au Père. Notre participation est vivante si nous offrons notre vie à Dieu également en faveur des autres, pour former le Corps Mystique du Christ ; ainsi, nous sommes unis les uns aux autres, et le prêtre conduit au Christ toutes choses, en lui présentant tout. Il renonce à tout type égoïsme et de repli sur lui-même, et présente à Jésus toutes les situations et les personnes qui touchent de près sa vie, celles avec lesquelles il vit, toute la situation de l’humanité et également la corruption qui en fait partie.
En conséquence, celui qui accomplit le service sacerdotal dans sa vie entre dans la lumière et dans la vie du Christ, et il communique cette vie aux autres. Cela signifie service prophétique, car il indique le chemin à tout le monde. Pensez à la situation que nous vivons aujourd’hui, faite de désordre et de désespoir : le chrétien devrait être un homme de lumière, qui émane la lumière et nourrit les frères avec la foi, l’espoir et l’amour. De cette façon, chaque membre du peuple de Dieu réunirait en Christ lui-même et les autres et, naturellement, le Christ régnerait en tout le monde. Tout ceci n’est pas une simple théorie ; chacun de nous devrait s’engager à faire un chemin de vérification, et le Saint-Esprit confirmerait continuellement nos pas. Ce n’est qu’ainsi que Jésus-Christ peut régner en nous, et que nous pouvons régner avec Jésus-Christ, vaincre la mort, le péché et Satan, et entrer enfin dans la création nouvelle. Ceci est une obligation pour tout le peuple de Dieu ; tout le peuple de Dieu doit prendre part au sacerdoce du Christ. En plus du sacerdoce ordinaire des fidèles ou du sacerdoce royal, il existe des prêtres ministres, les bergers que le peuple a choisis et que Dieu a confirmés pour un service particulier ; ceux-ci reçoivent une grâce particulière pour servir le peuple et pour l’accompagner dans la réunification en Christ.
S.C. : Il est important de comprendre que le sacerdoce ordinaire du peuple constitue le terrain fertile d’où jaillit également le sacerdoce ministériel. Jésus lui-même, dans toutes mes expériences, a toujours souligné l’importance que nous tous devenions conscients d’être des prêtres. Sans cette conscience, les « bourgeons » des prêtres ministres éclosent difficilement. Vous voyez bien, aujourd’hui, que nous avons de grandes difficultés à avoir de nouveaux prêtres, à cause peut-être du fait que les fidèles n’ont pas vécu jusqu’à présent leur sacerdoce ordinaire.
Il me semble utile, dans ce contexte, de vous présenter un panorama de ce qu’il est advenu au sacerdoce au fil des siècles, non seulement sur Terre mais également sur les autres planètes, sur la base des expériences que j’ai vécues. À l’origine, Dieu a créé l’homme et la femme comme prêtres ; ils auraient dû accomplir ensemble leur service sacerdotal, en communion avec les anges. Ils auraient donc dû offrir à Dieu toute la création. En agissant de la sorte, ils auraient gouverné la création au nom de Dieu. Le péché originel, comme nous le savons, a brisé ce projet d’origine et le cadre a été profondément modifié. Nous avons déjà parlé de tout ceci[1] et je ne m’étendrai donc pas davantage pour ne pas me répéter. Que s’est-il passé sur Terre après le péché originel ? Il s’est passé que l’homme a pratiquement coupé les rapports avec Dieu ; il a choisi d’agir de manière autonome jusqu’à ce qu’il se découvre, inévitablement, faible, vu qu’il n’avait plus la force du Saint-Esprit. Qu’a-t-il donc fait ? Il s’est adressé à un autre esprit, l’esprit du mal. En choisissant l’esprit du mal, il a automatiquement adressé son culte à cet esprit et il a engendré des prêtres qui servaient les démons sous forme d’idoles. Ainsi, le sacerdoce sur Terre a été complètement dévié et altéré. La situation est très difficile, c’est pourquoi Dieu est intervenu directement et avec force dans l’histoire de l’humanité à travers le peuple élu, à travers la loi donnée à Moïse et par des prêtres qui rendaient culte au véritable Dieu. Le peuple élu devait préparer la voie au Christ, au Seigneur Jésus qui est venu sur Terre. Jésus-Christ est venu pour rétablir la dignité de l’homme dans son intégrité. Par conséquent, il a, en premier lieu, rouvert la voie vers le sacerdoce présent au début. Il l’a porté à l’attention du peuple, car il a appelé chacun de nous à vivre intensément le don à Dieu.
Vous savez très bien que dans l’Évangile selon Jean, au chapitre dix, on parle du bon berger. À ce propos Jésus m’a toujours dit : « Le véritable berger est celui qui m’offre sa vie pour ses brebis, de même que j’ai offert ma vie au Père pour mes brebis ». Être un berger et être offert à Dieu ne font qu’un. Celui qui ne souhaite pas s’offrir à Dieu, ne peut être prêtre selon le cœur de Dieu, selon le cœur du Véritable Berger, Jésus-Christ ; il devient un mercenaire. Au contraire, celui qui s’offre consciemment à Jésus pour les autres est un véritable berger. C’est pourquoi même celui qui n’exerce pas le sacerdoce ministériel, même le fidèle ordinaire devient le berger d’autres âmes, dans le sens où il ouvre la voie aux autres, il sait donner sa parole, il sait apporter l’espoir au peuple. Il est très important de comprendre que le véritable berger sait également être un agneau docile. En effet, on ne peut être berger sans être également agneau, c’est-à-dire sans être disposé à se donner soi-même à Jésus-Christ, comme lui-même s’est donné au Père. En conclusion, Jésus est venu sur Terre pour rétablir le sacerdoce, non seulement en faveur de la Terre mais de tout l’Univers : un temps viendra, dans la création nouvelle, où aucun sacerdoce ne pourra être disjoint de celui du Christ, car tout sera réuni en Christ, y compris le sacerdoce.
Que s’est-il passé sur les planètes restées fidèles à Dieu ? Ces humanités qui n’ont pas commis le péché originel ont conservé le sacerdoce d’origine, elles ont conservé la caractéristique de gouverner la création avec Dieu, en l’offrant à lui. Au cours des nombreuses expériences vécues, et au cours des entretiens avec ces frères, on m’a expliqué que, aussitôt après la chute d’une partie de l’humanité à cause du péché originel, les peuples restés fidèles ont prié Dieu de leur donner une loi qui orientait leur existence. Ils demandaient à Dieu d’être protégés, guidés et instruits par lui. Dieu leur a donné la loi, puis il a dit au peuple : « Vous-mêmes garderez cette loi, qui est un trésor pour vous, et vous l’observerez ; vous-mêmes choisirez parmi vous des prêtres qui vous aideront, et vous accompagneront le long du chemin ». Depuis lors, les prêtres des planètes fidèles et le peuple gardent ensemble la loi de Dieu et l’observent pleinement.
Pour mieux comprendre ceci, prenons par exemple les frères et sœurs d’Alpha du Centaure qui m’ont beaucoup parlé du sacerdoce. Au sein de cette humanité, le prêtre est une figure très importante pour le peuple, il l’a toujours été et il continue de l’être, d’autant plus après la venue de Jésus-Christ sur Terre. Le prêtre d’Alpha du Centaure est celui qui accompagne la vie de l’individu, et il reste à ses côtés, pratiquement, de sa naissance jusqu’à sa mort. Il est donc bien présent dans la vie des gens, et même dans leur travail : par exemple, un médecin accomplit son activité avec un prêtre.
Sur Alpha du Centaure œuvre également un prêtre, que nous pourrions définir comme un grand prêtre, lequel, cependant, ne se trouve pas à la tête d’une hiérarchie sacerdotale, comme nous pourrions le penser ; il est seulement celui qui regroupe tout le peuple de la planète pour l’offrir constamment à Dieu. Ce prêtre a une épouse, car dans l’expérience de ce peuple le sacerdoce est vécu avec la femme, comme cela devait être dès l’origine ; homme et femme ont des tâches différentes, avec des nuances différentes. Ce couple sacerdotal a, en particulier, la mission spécifique d’accompagner le chemin spirituel du peuple tout entier et de l’offrir à Dieu. Au cours de leurs célébrations, auxquelles on m’a permis d’assister en esprit, est lue la loi de Dieu. Tout le peuple se regroupe en un temple unique, car il n’existe pas de nombreuses églises comme chez nous : il n’existe qu’un seul temple où tout le peuple se réunit pour élever à Dieu la louange, pour écouter la lecture de la loi, pour invoquer Dieu et renouveler sa fidélité à lui. Dans ce peuple, la paternité et la maternité sont très marquées, et elles agissent énormément dans le sacerdoce. Jésus m’a toujours dit : « L’homme, le père, est celui qui indique la voie, qui ouvre le chemin avec sa force, mais la femme, la mère, est celle qui accompagne les enfants le long du chemin ». Ceci est très important dans les humanités fidèles à Dieu.
Après la venue de Jésus-Christ, même les frères et les sœurs fidèles à Dieu se sont insérés pleinement dans le sacerdoce du Christ. Bien que Jésus ne se soit incarné que sur Terre, ces peuples fidèles ont connu l’œuvre de la rédemption, ils en ont été parfaitement informés par Dieu lui-même à travers les Archanges. Ils se sont offerts pour l’œuvre du Christ sur Terre, ils l’ont accompagné avec leur prière, avec leur don, en prenant pleinement part au sacerdoce du Christ.
Dans l’Univers, il y a d’autres planètes, en plus de la Terre, rebelles à Dieu, auxquelles doit être encore apportée l’annonce du salut. Ces peuples ignorent tout, ils ne connaissent pas ce que Jésus-Christ a fait pour eux. Dieu désire apporter à eux aussi l’annonce du salut, leur donner sa loi et le sacerdoce, et réunir également ces enfants en Christ, et il le fera. Il le fera aussi à travers notre annonce et notre témoignage.
T.V. : Il est important d’éclaircir davantage l’aspect du sacerdoce de l’homme et de la femme sur les planètes fidèles à Dieu. L’homme est prêtre ; son épouse participe à son sacerdoce, elle fait partie du peuple, mais elle est unie de façon particulière au prêtre. Même sur Terre, nous pouvons trouver le fondement de ceci dans la vie chrétienne : Jésus-Christ est le seul prêtre, mais il a eu besoin d’une mère qui s’est unie à lui aux pieds de la croix. À travers elle a été engendré le peuple de Dieu. Marie Immaculée s’est unie de façon particulière au sacerdoce de son Fils. Jésus-Christ avait besoin d’une femme pleinement unie à lui. L’union de la Vierge avec Jésus-Christ est un modèle pour toute l’Église, pour tous les membres du peuple de Dieu : tout le monde, tant les hommes que les femmes, doivent être unis au Christ : ils passent naturellement à travers le Cœur Immaculé de Marie, qui est l’unique créature qui s’est unie parfaitement au Christ et est entrée dans la vie de la Sainte Trinité avec son âme et son corps.
Tout ceci nous aide à comprendre encore mieux le service d’un prêtre ministre. Avant tout, le ministre s’offre lui-même pour le peuple. Nous savons que Jésus est venu parmi nous, il a tout pris sur lui, il a pris notre condition humaine, excepté le péché, il a pris sur lui toutes nos souffrances et difficultés, il a été solidaire avec nous. En ces temps présents et, encore plus, à l’avenir, ne pourra être prêtre que celui qui s’offre inconditionnellement à Jésus-Christ, et ce par l’intermédiaire de Marie Immaculée. Ce n’est qu’ainsi qu’il peut entrer en pleine communion avec le sacerdoce du Christ, car à travers la Très Sainte Vierge Marie est transmise l’immaculation, mais nous parlerons de ceci une autre fois.
De tout cela émerge un principe fondamental dans le service sacerdotal en faveur du peuple de Dieu : le prêtre doit vivre complètement pour Jésus-Christ, et conduire le peuple à Jésus-Christ, non pas à lui-même, non pas à ses idées, à ses interprétations, mais à Jésus-Christ dans le Saint-Esprit. Ceci est un grand parcours spirituel ! Professer quelque chose de suffit pas. Dans le livre de Stefania Caterina « Riscrivere la storia » (littéralement « Réécrire l’histoire »), ce chemin est tracé, comme une personne découvre la pensée du Christ, comment elle s’unit mystiquement à lui et se soumet au Père, entrant ainsi dans la création nouvelle. Un prêtre ministre doit être mûr pour ceci. Il doit être, en même temps, autel, agneau et prêtre ; et ceci vaut également pour le peuple. Le prêtre ministre a la tâche principale d’éduquer le peuple à s’offrir à Dieu, à participer au sacrifice du Christ.
Par exemple, lorsque le peuple participe à l’eucharistie, il ne peut être un spectateur passif qui prend simplement part à un rite, mais devrait participer réellement à la mort et à la résurrection du Christ. À travers le don de soi, il sort de l’égoïsme, du repli sur lui-même, de sa propre logique, de ses ambitions, etc., et s’élève ainsi à Jésus-Christ. Alors le peuple s’offre pour le prêtre ministre et le prêtre ministre s’offre pour le peuple ; de cette façon, tout le peuple va à Jésus-Christ et chacun réuni en Christ sa propre vie et tout ce qui en fait partie. Si une assemblée liturgique vit ceci, après chaque célébration tout change dans les personnes, tout ressuscite. Mettons-nous en route, alors, le long d’un chemin qui nous conduit à la création nouvelle. Nous expérimenterons que l’espoir ne déçoit pas, qu’il n’est pas loin de nous, mais nous conduit chaque jour à une réalité. C’est pourquoi comprendre la valeur du sacerdoce signifie comprendre la participation au sacerdoce du Christ, tant de la part du ministre qui préside la célébration que de la part de chaque participant et de tout le peuple. Cette participation nous conduit à la plénitude. Ce que les frères fidèles vivent m’est resté gravé dans mon âme : avant tout, le prêtre s’offre pour son épouse, et son épouse s’offre pour lui. Tous deux s’offrent l’un l’autre et tous deux s’offrent ensemble au Christ, par l’intermédiaire de Marie. Ces frères nous ont dit : « Telle est notre puissance, qui garde la loi et la promeut en nous, et ouvre continuellement la voie vers le Christ ».
S.C. : Nous parlons du sacerdoce nouveau, même si, comme vous le voyez, il ne s’agit pas d’un sacerdoce différent de celui que le Christ a apporté sur Terre, absolument pas. Quelle est alors la nouveauté ? Selon moi, la nouveauté réside précisément dans l’aspect de la communion profondément vécue. Avant tout, la communion entre les membres du peuple qui, unis et offerts les uns aux autres, vivent réellement leur sacerdoce ordinaire. Puis la profonde communion entre le peuple et son berger, où l’amour et la force s’écoulent de l’un à l’autre, dans une mission commune, car le prêtre ministre n’accomplit pas une mission différente de celle du peuple. La mission est la même : tout apporter au Christ afin que le Christ vive en chacun et offre tout au Père. En dernier, la communion entre les prêtres. Sur Alpha du Centaure, pour revenir à l’exemple précédent, les prêtres vivent une profonde communion entre eux ; mais ceci est également essentiel sur Terre. Tous les prêtres, dans leur ensemble, représentent une partie considérable du peuple ; une partie qui doit être attentive, vigilante, mais qui doit être également protégée. La communion entre les prêtres augmente leur puissance. Mais quelque chose d’encore plus grand se profile : nous allons, en effet, vers des temps où la communion entre tous les prêtres de l’Univers sera nécessaire. Un prêtre de la Terre ne pourra plus accomplir pleinement son ministère sans l’aide et la prière d’autres frères prêtres de l’Univers, et vice-versa. Dieu est en train de pousser l’humanité vers la communion entre tous les peuples de l’Univers, une communion qui se réalisera également à travers l’union de ses bergers. Il ne pourra plus y avoir de rivalités, de guerres, d’envies et de jalousies entre les bergers, de même qu’il ne doit pas y en avoir entre les peuples. Alors, mes chers frères et sœurs, nous sommes arrivés à un point où nous devons réellement regarder au plus profond de nous, et voir ce que nous devons encore faire. Le chemin est long, et ceci vaut autant pour celui qui parle que pour chacun de vous. Nous devons honnêtement nous demander si nous vivons ou non notre sacerdoce, et surtout si, avec notre prière et notre don, nous nous sentons unis à nos bergers, si nous les aidons et s’ils nous aident. Ceci est la profonde réflexion que Dieu demande à son peuple, car la réunification en Christ ne pourra progresser sans le fonctionnement de chacun de nous, et de tout le peuple ensemble. Alors, que faut-il ? Il faut que chacun d’entre nous fasse le don de sa vie. Quand je m’offre moi-même à Dieu se réalise ce dont parle saint Paul : « C’est le Christ qui vit en moi »[2]. Et alors le Christ dirige ma vie et l’insère pleinement dans un projet plus vaste. Je deviens ainsi utile à chacun de vous, et vous devenez utiles à moi, dans le bon sens naturellement, et non pas dans le sens d’une exploitation égoïste, mais d’une véritable communion, grâce à laquelle se réalise la réunification en Christ. C’est le Christ qui réalise tout dans nous et à travers nous.
T.V. : Je souhaiterais de nouveau souligner l’importance du don à Jésus à travers la Très Sainte Vierge Marie. De par mon expérience de vie, j’ai appris que les personnes ont peur d’offrir leur vie à Dieu, ou bien elles acceptent de le faire comme une contrainte ; au contraire, la participation à la vie du Christ est un défi à la mort, au péché, aux enfers. Si nous nous offrons à Dieu, ce défi nous conduit à puiser dans la puissance du Seigneur ressuscité et vainqueur, et nous-mêmes vainquons le mal. Le don de soi à Dieu ne conduit pas à une pathologie, ni à la résignation devant la croix, comme le craignent de nombreuses personnes. Au contraire, c’est précisément la peur de donner complètement sa vie à Dieu, à travers Marie, qui nous rend esclaves de la mort, de la maladie et du mal. En offrant inconditionnellement notre vie à Dieu, nous nous libérons des peurs et, à l’intérieur de nous, se libère cette puissance que nous avons reçue au cours du baptême, que nous devrions vivre continuellement et qui nous conduit toujours à la résurrection.
À présent, nous pouvons comprendre facilement ce que Jésus a dit en parlant des béatitudes : dans toutes les épreuves, nous sommes vainqueurs si nous appartenons à Jésus-Christ. Alors, notre don à Jésus-Christ nous permet de vaincre, d’élargir nos horizons et d’aller vers la plénitude pour accomplir enfin cette mission qu’ont reçue les apôtres et l’Église tout entière, celle de vaincre la mort et Satan, de venir à bout de tout mal. Vous pouvez parfaitement comprendre quelle puissance se libère d’une personne, d’un groupe, de toute l’Église, s’ils vivent leur mission, et saisir le bien qu’ils font à l’humanité et à tout l’Univers. Comme le disait Stefania précédemment, tout ceci ne concerne plus seulement la Terre, car nous sommes déjà introduits dans un processus cosmique, par l’intermédiaire duquel tous les hommes et les toutes les créatures puiseront dans le sacrifice du Christ, en participant à son sacrifice et à son sacerdoce.
S.C. : Nous devons donc nous attendre à une résurrection. Malheureusement, sur Terre, nous avons focalisé notre attention sur la souffrance du Christ sur la croix, tandis que nous nous sommes très peu arrêtés sur sa résurrection. Cette dernière n’est pas simplement un événement historique, mais c’est le futur de chacun de nous. Toute la souffrance que nous vivons sur Terre, et nous savons parfaitement bien ô combien nous en vivons, si elle est plongée dans le Christ, n’est que l’antichambre de la résurrection. Ce n’est pas le Seigneur qui nous fait souffrir, non ; ce qui nous fait souffrir, ce sont nos choix erronés, notre confiance, souvent superficielle, à l’esprit du monde, et le fait de nous laisser entraîner sur de mauvaises routes. Regardez l’exemple de nos frères fidèles à Dieu : ils n’ont pas trahis Dieu, par conséquent ils n’ont pas fait de choix erronés. Ils ont choisi Dieu inconditionnellement, et ceci les a conduits à vivre une vie où la souffrance est très marginale, où il n’y a ni maladies, ni la corruption comme nous la connaissons. Ils expérimentent la mort, oui, car le péché originel a introduit la mort dans tout l’Univers, mais ils la vivent comme un fait naturel, comme s’ils s’endormaient. Un jour, nous tous vaincront définitivement la mort.
Il est temps que nous commencions à nous impliquer sérieusement pour participer activement à la mort et à la résurrection du Christ ; il est temps de connaître Jésus-Christ pour ce qu’il est : le Sauveur, le triomphateur sur la mort et sur les ténèbres. Nous devons nous rendre compte que Satan nous domine par la peur. La peur est une force très grande qui agit de façon incroyable sur Terre. Rappelons-nous cependant qu’il y a une force bien plus grande qui vainc la peur : la foi. La foi en Christ est la force la plus puissante qui existe dans tout l’Univers. Si nous avons une foi sincère et vivante, et croyons que Dieu ne nous donnera que du bien, cette foi vaincra notre peur. Quelles que soient les choses que nous devrons affronter, nous serons sûrs d’avoir le Seigneur avec nous.
T.V. : Je souhaite encourager particulièrement tous les bergers, les prêtres du peuple de Dieu, en leur disant qu’il y a des peuples entiers dans l’Univers, fidèles à Dieu, qui offrent leur vie à Dieu pour eux. Il y a de nombreuses personnes humbles, cachées, peut-être marginalisées, presque invisibles au monde, qui s’offrent pour eux. Je veux les encourager à s’offrir à Jésus-Christ, et expérimenter ainsi le renouvellement de leur vie et celle de leur paroisse, du peuple qui leur a été confié. N’ayez pas peur de vivre votre don de vous ! Parfois, même dans l’église, ceci n’est pas compris et il y a des oppositions lorsque l’on parle d’offrir sa vie à Jésus-Christ. Je vous assure que le don de sa vie n’est pas une dévotion, ni quelque chose de facultatif, mais il est obligatoire si nous voulons prendre part à la résurrection du Christ. Le prêtre ministre doit être un modèle dynamique d’accompagnateur du peuple. Qu’est-ce que les apôtres ont annoncé ? Que Jésus s’est incarné, qu’il est mort et ressuscité, et qu’il est monté au Père. C’est ce qui doit être présenté au peuple, afin que celui-ci suive un authentique chemin chrétien, en participant à la vie et au sacrifice de Jésus-Christ. Le don de notre vie à Jésus-Christ est le rôle qui nous incombe dans la participation à la vie du Christ mort et ressuscité.
S.C. : En tant que femme, je souhaiterais quant à moi encourager toutes les femmes de la Terre, qu’elles soient épouses, mères ou consacrées. Vous savez très bien comme la situation des femmes est particulièrement dure sur Terre. Même ceci, malheureusement, est une conséquence amère du péché originel. Mais en Christ, on nous donne la possibilité de pouvoir redécouvrir notre maternité, l’essence de notre féminité, qui ne consiste pas dans le fait d’être belles, à la mode, maigres ou grosses, mais dans le fait d’être femmes en Dieu, c’est-à-dire porteuses de la vie, qui préparent la voie du futur. Nous devons toujours nous rappeler que nous sommes mères dans l’esprit, avant même que dans la chair. Jésus m’a expliqué à maintes reprises que les femmes qui le suivaient, et dont nous lisons dans l’Évangile, n’étaient pas relayées au rôle de femmes au foyer, utiles seulement à accomplir certaines tâches ménagères, comme préparer à manger ou d’autres choses du même genre, comme cela se produit malheureusement dans certains milieux, et même dans l’Église. Leur présence était une présence vivante, qui témoignait une authentique maternité et un don continu pour les apôtres. Tout ceci s’est également poursuivi après l’ascension de Jésus. La mission de la Très Sainte Vierge Marie et des femmes dans le cénacle n’était certes pas marginale : les femmes de l’Évangile n’étaient pas des ménagères, mais des femmes qui offraient leur propre maternité au Christ, et épaulaient les apôtres dans leur mission, avec leur don et leur prière. Ici, le sexe n’a rien à voir, ou les bêtises que l’on raconte parfois, comme celles sur Marie-Madeleine et Jésus. Nous parlons d’une réalité divine, de la paternité et de la maternité telles qu’elles sont en Dieu. Il est temps que les femmes de la Terre renaissent, en s’offrant à Jésus-Christ, le seul capable de nous libérer de toute forme d’esclavage.
T.V. : Nous nous préparons à la célébration imminente de Pâques. Je voudrais une nouvelle fois répéter que l’on n’arrive pas à la création nouvelle, ni à la plénitude, en participant de façon passive au sacrifice du Christ. Je ne parviens pas non plus à imaginer que l’on célèbre une messe dans laquelle Jésus s’offre au Père, tandis que le peuple reste passif, ou bien se contente d’adopter une attitude dévotionnelle. Au moment où Jésus s’offre sur l’autel pour chacun de nous, tout l’Univers se réveille si nous participons réellement au sacrifice du Christ et nous passons de la mort à la résurrection. Je vous souhaite de pouvoir le comprendre en cette Pâques, et que vous puissiez accomplir un passage vers la nouveauté, en participant réellement à la vie du Christ mort et ressuscité, qui siège à la droite du Père. Je vous remercie de votre attention et je vous souhaite une joyeuse Pâques.
[1] Cfr. vidéoconférence « La paternité et la maternité
en Dieu ».
[2] Cf. Gal 2, 20
