Medjugorje Partie 8 – Les expériences extraordinaires dans la foi

24.11.2024

Par Mauro, Loredana et Luisa

Extrait du livre « A Medjugorje – La Madonna è viva / Colloqui con Padre Tomislav Vlašić » (À Medjugorje – La Vierge est vivante / Entretien avec le Père Tomislav Vlašić) ; Maison d’Edition Luci dell’Esodo

Les expériences extraordinaires de la foi

Lorsque je servais à Medjugorje, j’ai rencontré des personnes appartenant à différents mouvements spirituels de l’Église. Plus tard, lors de rassemblements, de conférences et de rencontres personnelles que j’ai eus au fil des ans, des personnes se sont confiées à moi et m’ont confié leurs expériences. Dieu a touché et saisi les âmes dans leur originalité avec tout ce qu’elles portaient en elles. Elles ont également reçu des grâces par le biais d’événements extraordinaires, de visions, de rêves, d’une voix intérieure qui les instruisait, et d’autres choses similaires. Certains d’entre elles affirmaient avoir été instruites par la Vierge, d’autres par Jésus, saint Michel ou un autre saint. J’ai été particulièrement impressionné par les personnes en qui le Dieu Trinitaire se manifestait ; en elles, je comprenais clairement son action, car à travers leurs âmes coulait l’annonce des apôtres, que l’Église transmet.

Dans les premières années des apparitions, des personnes appartenant à des mouvements spirituels non chrétiens sont aussi venues à Medjugorje, attirées par la puissance de la grâce, qu’elles appelaient énergie. Elles ont vécu certaines expériences extraordinaires qui peuvent sembler pareils à celles vécues par les mouvements chrétiens. Cependant, après un discernement attentif, l’absence de l’Esprit du Christ et de la connaissance de la révélation chrétienne est clairement apparue. La présence de ces personnes à Medjugorje et leur confusion intérieure avaient pour but de jeter de l’ombre sur les apparitions de la Vierge et d’induire en erreur des personnes simples animées d’une foi sincère dans le Dieu Trinitaire.

J’ai de plus été témoin du fait que, dans les premières années, des groupes de personnes appartenant à des sectes sataniques sont également venus à Medjugorje avec l’intention d’agir contre les voyants et contre les personnes qui venaient sur le lieu des apparitions. Cela m’a été confirmé par le Père Slavko Barbarić, qui m’a fait part de certaines expériences qu’il avait eues avec de telles personnes. Là encore, l’intention de Satan de discréditer l’œuvre de Dieu était claire.

Tout d’abord, j’ai prié Dieu pour recevoir sa sagesse. J’ai vérifié les phénomènes et demandé conseil. Je me suis informé et documenté sur ces sujets, afin de prendre ma propre attitude. Un exemple a été ma rencontre avec le célèbre théologien Hans Urs Von Balthasar. C’était au printemps 1983. Je l’ai rencontré à Bâle. Je le considérais non seulement comme un théologien, mais aussi comme un homme de foi, spirituellement mûr et ouvert au Mystère. Au cours de la brève conversation que nous avons eue, il m’a fait comprendre certaines lignes que je n’ai jamais oubliées.

Je me souviens très bien lui avoir demandé son avis sur les apparitions de Medjugorje. Il m’a répondu en me demandant pourquoi je l’avais abordé spécifiquement et a, de toute façon, affirmé qu’à Medjugorje, il est plus difficile de ne pas voir la Vierge que de La voir. Mais il a ajouté que pour La voir, il fallait se dépouiller de toute prétention, de tout intérêt et de tout préjugé. Il a dit qu’il n’y a pas d’endroit sur Terre qui mérite une telle grâce, parce que dans tous les endroits, on trouve des prétentions et des contestations. Ce qu’il faut, c’est accueillir la Vierge avec un cœur humble et sincère.

Je lui ai ensuite demandé son avis sur la raison des apparitions de la Sainte Vierge. Il m’a répondu qu’au XXe siècle, presque tous les papes avaient placé la Vierge au centre de leur magistère. Il était convaincu que nous entrerions bientôt dans le nouveau siècle, qui verrait la Vierge briller comme une étoile avec une lumière particulière, bien au-dessus de tous les saints.

Il m’est venu également de demander ce qu’il fallait faire pour protéger les voyants. Il m’a alors répondu que l’espace de diffusion des voyants était limité. Les journalistes, les érudits et les personnes qui posent des questions font facilement sortir les voyants de cet espace et prétendent que les voyants savent tout. Ainsi, ils les confondent et les induisent en erreur. Il faut plutôt saisir le message que les voyants apportent, méditer et prier pour recevoir la lumière de Dieu.

Je lui ai ensuite demandé ce qu’il pensait des secrets évoqués par les six voyants de Medjugorje et comment nous devrions nous comporter face à des faits qui nous dépassent objectivement. Von Balthasar m’a répondu que les thèmes de l’infini ne peuvent jamais être enfermés dans des schémas humains. Les espaces de l’infini sont nécessaires pour marcher dans la foi, pour arriver à la vie de Celui qui est infini. Et lorsque je lui ai finalement demandé ce qu’il me conseillerait encore au sujet des apparitions, il m’a suggéré de trouver un bon théologien mariologue. Selon lui, il devait s’agir d’une personne prête à se dépouiller de la terminologie théologique-scolastique et à entrer dans le Mystère. Je me souviens qu’il m’a donné le nom de René Laurentin.

Aujourd’hui encore, je suis reconnaissant à Von Balthasar pour ces paroles que j’ai gardées précieusement. À l’automne 1983, j’ai rencontré René Laurentin, qui a accepté de visiter Medjugorje et d’étudier les apparitions de la Vierge. Par la suite, il a écrit de nombreux livres magnifiques et importants sur le sujet.

En tant que prêtre de Jésus-Christ, j’ai toujours essayé d’avoir une attitude claire envers les gens, qu’ils aient des expériences extraordinaires ou qu’ils suivent un chemin spirituel normal. Dans le christianisme, la position est claire. Il n’y a qu’un seul chemin et c’est Jésus-Christ. Dans le chapitre 10 de Jean, Jésus se présente comme le Bon Pasteur et déclare : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera e sortira, et trouvera un pâturage. Moi, je suis le bon pasteur ; le bon pasteur dépose sa vie pour ses brebis. Le mercenaire, qui n’est pas le pasteur et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s’enfuit. C’est qu’il est mercenaire et ne se soucie pas des brebis. Ainsi le loup s’en empare et les disperse. Cela arrive parce que le mercenaire n’est pas un berger : il ne travaille que pour l’argent et ne se soucie pas des brebis. »1

Jésus Lui-même guide les âmes et leur assure qu’Il les fera entrer dans la vie avec le Père par l’Esprit Saint : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent ; je leur donne la vie éternelle : elles ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main. Mon Père, quant à ce qu’il m’a donné, est plus grand que tout. Nul ne peut rien arracher de la main du Père. Moi et le Père, nous sommes un. »2

Nous pouvons déduire des paroles de Jésus que les brebis entendent sa voix parce qu’Il les connaît et qu’elles Le connaissent. Celui qui accompagne les gens spirituellement, ne doit jamais les orienter vers lui-même ou vers les autres, mais vers Jésus-Christ, afin qu’ils apprennent à Le connaître et qu’ils entrent dans une relation vivante avec Lui. Le rôle de l’accompagnateur spirituel est d’aider les personnes à s’éveiller intérieurement et à développer une relation mature et responsable avec Jésus. C’est d’ailleurs la tâche de toute l’Église.

1 Cf. Jn 10: 9-14

2 Cf. Jn 10: 27-30