Medjugorje Partie 9 – La rencontre de l’homme avec Dieu

29.11.2024

Par Mauro, Loredana e Luisa

Extrait du livre « A Medjugorje – La Madonna è viva / Colloqui con Padre Tomislav Vlašić » (À Medjugorje – La Vierge est vivante / Entretien avec le Père Tomislav Vlašić); Maison d’Edition Luci dell’Esodo

La rencontre de l’homme avec Dieu

L’accompagnateur spirituel doit se préoccuper avant tout du développement de l’homme dans sa globalité. L’homme est mûr lorsqu’il sait entrer en relation avec Dieu et qu’il sait vivre la communion avec les autres dans l’Esprit Saint. C’est ce que nous enseigne saint Paul dans l’Épître aux Éphésiens : Jésus est venu dans le monde pour sauver l’homme, afin que l’homme coopère avec Lui au salut du monde1 ; Il a donné à l’homme toutes les grâces pour vaincre le mal et la chute, et pour être promu à la dignité d’enfant de Dieu. Par conséquent, quiconque accompagne une personne sur le chemin de la foi doit soigneusement promouvoir sa liberté, sa responsabilité, sa dignité et son intégrité.

Le message central de l’enseignement de Jésus est l’amour : l’amour envers Dieu, envers soi-même et envers son prochain. Au sens biblique, cela signifie que l’amour doit embrasser l’homme dans sa totalité : dans la profondeur, la largeur et le plein potentiel de son être. C’est là le véritable accomplissement de la loi.2 Tout le message de la Bible doit nous amener à vivre cette alliance avec Dieu dans l’amour. L’homme ne peut s’épanouir pleinement et développer toutes les vertus en lui que s’il accepte l’amour de Dieu et le laisse grandir en lui.3 C’est alors que l’homme complètement réalisé peut vraiment louer Dieu. Quelle grande responsabilité que d’être appelé à élever les chrétiens et à les guider vers cette plénitude de l’amour !

Saint Grégoire de Nazianze explique que promouvoir l’homme, selon la croyance chrétienne, signifie l’aider à développer l’image de Dieu en lui, à développer son originalité engendrée dans le sein du Père. Le vieil homme charnel doit être enseveli avec le Christ pour ressusciter avec Lui. Celui qui a franchi ce pas a vaincu la première mort. Le Christ peut alors le promouvoir et le transformer, lui imprimer son image. Lorsque nous vivons ainsi, l’image divine imprimée en nous, nous guide et nous introduit dans la vraie connaissance.4

Cette image en nous est vivante, car le Dieu trinitaire agit en elle. Saint Pierre nous montre aussi comment entrer dans la vraie connaissance : « La puissance divine du Christ nous a donné tout ce qui concerne la vie e la piété : elle nous a fait connaître Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et vertu. »5

Dans ce contexte, les apparitions sont un moyen puissant, comme aucun autre moyen humain, et ont pour tâche de réveiller l’humanité : Marie s’approche de nous en tant que Mère et répand sur l’humanité toutes les grâces nécessaires pour ce temps. Avec des messages simples, Elle nous apprend à entrer dans la vie de Dieu.

Je me souviens d’un enseignement simple et pédagogique que la Vierge a donné au groupe de prière par l’intermédiaire de Jelena. Un jour, Elle a demandé aux membres du groupe de sortir dans la nature pour louer Dieu, puis de cueillir une fleur de leur choix ; ensuite, chacun devait retourner à l’endroit où avait eu lieu la rencontre avec cette fleur. Lorsque nous sommes tous revenus, la Sainte Vierge a commencé à expliquer que l’âme est comme une fleur avec ses pétales, et que les pétales sont les vertus. Si tous les pétales, c’est-à-dire les vertus, sont intacts, alors Satan ne peut pas entrer dans l’âme, parce que cette fleur appartient à Jésus seul. Elle a ensuite ajouté que toutes les vertus doivent être liées entre elles, car l’une perfectionne l’autre et l’une ne peut se développer sans l’autre. Une personne n’est mature que lorsque les vertus se développent en elle de manière harmonieuse.

Comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, la Sainte Vierge apparaît pour nous apprendre à vivre une relation vivante avec Dieu à travers la prière, et cette relation ne peut se construire que dans la liberté de l’Esprit Saint. De cette relation naît en nous le sens de la responsabilité et nous grandissons dans la créativité de Dieu. C’est la pédagogie de la foi la plus simple et la plus normale. Dieu se manifeste à ceux qui s’ouvrent à Lui, Il les fait entrer dans la vérité de la vie, dans cette vérité transmise à l’humanité par les apôtres. Il n’y a rien de nouveau dans cette pédagogie de la Vierge que l’Église n’ait déjà annoncé. Mais en même temps, tout est nouveau parce que la relation avec Dieu nous guide continuellement vers la nouveauté.

Il n’est pas possible de donner une réponse exhaustive, car le sujet est très vaste et profond. J’essaierai de souligner quelques points que je considère fondamentaux, en partant précisément de ma propre expérience. Le prêtre doit vivre en Dieu et avec Dieu, il doit être en Dieu même lorsqu’il est au milieu des gens. Cela signifie qu’il est appelé à être tellement uni à Jésus qu’il peut agir personnellement en lui et par lui. Cette relation vivante avec Jésus doit le conduire à maintenir une saine distance avec les personnes qu’il rencontre et leurs expériences. Le prêtre doit savoir tout apporter et offrir à Jésus, le laisser agir dans les âmes dont il a la charge, et aider les personnes à reconnaître la volonté de Dieu ; offrir à Dieu les sacrifices des personnes, mais aussi leurs souffrances et leurs péchés, afin qu’ils soient pardonnés.

Une chose que j’ai apprise dans la vie et que je considère importante est que le prêtre ne peut jamais s’imposer aux âmes, il ne peut pas imposer la foi par la force. Au contraire, il doit communiquer la vie de Dieu et accompagner les personnes dans leur croissance, sans s’imposer et sans écraser leur originalité.

Le devoir fondamental du prêtre reste de s’offrir sur l’autel pour le peuple et de lui enseigner à s’offrir avec lui à Jésus par Marie. Ensuite, Jésus prend cette offrande et la donne au Père, en soumettant tout à la volonté du Père. Ainsi, dans la célébration eucharistique, le prêtre et le peuple font l’expérience du passage pascal par lequel Jésus ouvre aux âmes le chemin vers le Père, comme Il l’a fait pour les âmes des apôtres. Sans ce passage, rien ne se passe dans les âmes. Une personne, une communauté qui est ainsi unie à Jésus et qui, avec Lui, va vers le Père, parcourt un chemin sûr.

1 Cf. Ep 4: 9-16

2 Cf. Mt 22: 36-40

3 Cf. 1 Cor 13: 1-13

4 Saint Grégoire de Nazianze – Liturgie des Heures, 22 juillet, mémorial de Sainte Marie-Madeleine

5 Cf. 2 Pe 1: 3-11